Sur le chemin des lucioles
Photo prise par Feddal Salima© Lyon - Manufacture des Tabacs Lyon 3 - 2017
Parole de Luciole !
Depuis que tu as pris conscience de ce monde, tu entends : il faut faire des études les plus longues possibles et travailler le plus dur et le plus longtemps possible. Tu n’as pas trainé à comprendre qu’il faut transiter par là pour arriver à la non dépendance, à l’autonomie et surtout à la Liberté. A cela se rajoute une curieuse passion pour la transmission de nos hérédités…Le chemin est tout tracé ! Sans te préoccuper des signaux, tu fonces !
Comme un petit soldat très discipliné. Aucun moment à perdre avec les notions de coquetterie ; tu retrousses les manches et tu accumules les diplômes (des petits, des moyens et des grands ...) ; tu n’en tires aucune gloire, ni fierté. Il semble qu’il faut des publications dans des revues internationales ; 3 ans voire plus de paillasse, d’embuches, de bâtons dans les roues, de compétitions féroces (que tu ne sais pas gérer !), pour arriver à une publication digne, où l’on daigne t’accorder la faveur d’en être la première signataire ! Côté argent, des clopinettes ; tu réponds aux inquiétudes des proches : mais non cela me suffit, je n’ai pas besoin de grand-chose et d’ailleurs, regardez la baraka, je partage avec vous !! Tu construis, tu montes des structures que l’on te pique ou qui s’effondrent ; qu’à cela ne tienne, la terre est grande ; je suis une citoyenne du monde ; partout, je suis chez moi ; le petit soldat retrouve ses réflexes ; il retrousse encore plus haut les manches et il reconstruit encore et encore… Et là encore des ogres féroces guettent : les choses prennent forme ; tu y crois, tu vas enfin vivre ta passion et sans tarder, tu la transmets généreusement à d’autres ; tous crocs acérés dehors, les hostilités et les atrocités fusent ; tu te relèves ; tu retombes ; et puis un jour, tu découvres que tu n’as pas vécu et tu ne veux plus te relever ; tu leur dis : prenez mes années ; mon labeur, mon poste, l’odeur de l’argent et vos honneurs bafoués ; attendez ; tenez débarrassez moi de ce petit soldat trop rigoureux, trop respectueux, trop discipliné qui m’encombre et qui m’enfonce ; c’est fini , je ne veux plus être une fourmi qui travaille sans relâche pour vous ; je veux devenir une cigale qui s’enivre d’ART dans tous ses états et de Poésie sans état d’âme ; si cela vous intéresse, venez avec moi sur le chemin des Lucioles ; là où je vous emmène, il n’y a qu’Amour et Beauté . SLM
Sur le Chemin des Lucioles est mon troisième recueil de poèmes.
Avec Zohra j'irai au bout du monde
Ce bouquet de fleurs m'a été offert par mon amie, ma sœur de toujours Zohra.
Évoquer Zohra, il y a matière à écrire un livre !
Certes, les années nous ont fait traverser l'une et l'autre des événements et des bouleversements profonds, mais quand nous nous retrouvons, nos âmes se reconnaissent immédiatement.
Tout mon vécu à Alger en sa compagnie revient avec ses couleurs, son enthousiasme et sa force.
Zohra est une fille de Chahid, un martyr de la révolution. Tous ses oncles sont chouhadas.
Dans sa famille, n'ont survécu que les femmes et les enfants !
Très tôt, et sans se rendre compte, elle a porté la responsabilité familiale sur ses frêles épaules ! Je la revois avec des dossiers sous le bras, courir d'une administration à une autre pour ses sœurs devenues médecins et vivant actuellement au Canada, ses frères, sa maman...
Avec Zohra, impossible n'existe pas !
Elle fonce ; elle nous donne de l'énergie ; elle ne se plaint pas ; elle avance !
Pour la petite anecdote inoubliable : Zohra contrairement à nous toutes et même tous à cette période, en toute discrétion, a toujours fait ses prières dans un coin !
Des années plupart, quand certains sont miraculeusement devenus plus pratiquants, ils se permettaient de lui faire des remarques pour plus de rigueur. Sans haine, ni colère, elle répond de cette réponse que j'aime beaucoup entendre d'elle : un peu pour Dieu, un peu pour moi !
Avec ses deux sœurs, deux autres amies et moi-même, nous constituions un petit groupe agglutiné autour d'elle.
Nous n'avions pas grand-chose : 2 tenues et les cheveux au vent. Nous n'avions pas peur. Nous avions l'avenir bienveillant et souriant devant nous !
Quand nous avions le moral en berne, Zohra nous conduisait au bord de mer manger des glaces. Au port, nous mangions des crevettes et des sardines grillées.
Nous rigolions ; nous chantions ; ses sœurs joyeuses et gracieuses dansaient merveilleusement bien.
L'une et l'autre, nous n'avions pas changé, quelques soient les courants.
Nous écoutons nos cœurs et laissons nos âmes communiquer directement avec la source d'énergie de l'univers.
Oui, je peux le dire maintenant, je pense que nous étions heureuses avant que chacune ne soit appelée par son destin.
Et Zohra, ce n'est pas fini ! Nous avons des projets de grands voyages ensemble.
Avec Zohra, j'irai au bout du monde.
Avec toute mon affection.
Feddal Salima -Sur le chemin des lucioles© Le 25/05/2022
Au pays des cigognes
Je m'en vais au pays des cigognes,
Au-dessus des nuages et
Des grands tourments.
Je m'en vais au pays des cigognes,
Broder tout mon amour
De l'art, de la poésie et
De la fleur printanière
Dans son renouvellement.
A toi maman,
L’Algérie c’est toi maman,
Que j’emporte dans l’exil de ma poésie.
La France est ma pensée et mes enfants.
Loin de toi, j’ai grandi maman,
De toute mon âme je suis devenue citoyenne du Monde.
Personne ne m’a donné la main aussi longtemps que toi.
Maintes fois à mon sort,
J’ai été abandonnée,
Entraînée dans de vertigineuses chutes.
Je reprends mes esprits,
Je me relève sonnée,
Je secoue la poussière,
Et dans ta direction je regarde :
Eh maman regarde je suis toujours là !
Taiseuse, timide, stoïque,
Tu ne sais pas donner des conseils.
Quelqu’un a eu le privilège de te rendre visite,
Hier il m’envoie ta photo.
Toutes les larmes exilées au fond de mon âme
Se sont déversées sur ma page blessée.
Tu es devenue l’incarnation de la Pieta de Michel Ange,
Le regard las, amaigrie,
Une tristesse ineffable t’enveloppe,
Tu sembles fatiguée de la vie…
J’ai envie de crier :
Ne me fais pas cela ma petite maman
Ne m’abandonne pas,
Pas toi !
Je te promets :
Aucune frontière ne m’empêchera de venir à toi,
Comme d’habitude, je rentrerai
Au moment du retour des cigognes
Au-dessus de ta maison.
Tu souriras, je te serrerai longtemps dans mes bras,
Et puis, tu me raconteras tes anciennes histoires
Que je connais par cœur,
Mais elles m’apaisent et me réconcilient avec la vie.
Et puis tu me diras : tu sais Salima
Ces cigognes, ce sont les enfants
De celles de l’année dernière.
Feddal Salima -Sur le chemin des lucioles© Le 07/03/2022
Ma couleur
J’aime le bleu du ciel, le bleu azur
Le bleu outremer,
Et surtout le bleu des horizons lointains…
J’aime le rouge coquelicot,
Qui dodeline çà et là
Dans les champs de blé.
J’aime le contraste du noir et du blanc
Des cigognes, ces visiteuses printanières
De mon enfance.
Et par-dessus tout, j’aime le vert
Le vert de la Nature,
Le vert qui m’accueille, qui me réchauffe, qui m’apaise
Le vert qui me purifie, me soigne et me régénère.
L’enfant
Sacré est un enfant
Quintessence de patrimoine est son enfance.
Enfant profané par les jeux d’adultes souillés
Cité déchiquetée par les promesses avortées.
Protégeons ces perles d’innocences
Qui emplissent le vide de nos vies.
Ecoutons leurs paroles trébuchantes
Avec leurs petites mains qui s’agitent.
Adultes porteurs de maternités
Restituez les trésors des rêves en errance
Et des sourires immaculés sur le visage en luminescence
De l’enfance.
A ma mère,
Ma référence, mon repère
Mon refuge, mon port d’attache
Mon olivier, mon aurore,
Ma préférence, ma prière
Ma révérence.
A ma mère,
Ma référence, mon repère
Mon refuge, mon port d’attache
Mon olivier, mon aurore,
Ma préférence, ma prière
Ma révérence.
A ma Sandra,
Comment pourrais-je oublier
Le premier contact de ce petit corps
Qui frétille
Tel les clochettes du muguet d’un
Premier Mai.
Blottie contre mon cœur,
Je me régénère dans
L’ivresse de ta première odeur.
Miracle de moi sans être moi-même
Fragile et puissante à la fois
Je viens puiser mes forces
Au berceau de tes premiers pleurs
Consolés par les rayons
D’un soleil printanier
Complice et taquin à la fois
Il éblouit tes yeux et joue dans tes cheveux
Abondants.
Photo prise par Feddal Salima©
A toutes les flores humaines
Une enfant, ce petit bourgeon qui se conjugue au féminin,
Atterrit au creux de nos cœurs et de nos mains,
Y dépose attentes et promesses tressées de jasmin.
Ses petites mains se cramponnent au sablier de nos seins :
Tout le long du bout de chemin
Parsemé d’offrandes bénies et de lendemains,
Des rêves doux se colorent, s’animent et s’agitent.
De la tête au pied, son petit corps s’habille de printemps.
Le soleil, le vent et ses moulins ondulent ses cheveux
Et y dépose fleurs arcs-en-ciel et présents.
Des arbres tombe une pluie
D’innocences et d’allégresses
Qui la féconde, la métamorphose, ainsi elle grandit.
Non !
N’enfermez pas ses rires,
Ne calfeutrez pas ses rêves,
Elle a peur des fantômes et de l’obscurité.
Porteuse de mémoire, de fraternité, et de maternité,
Sur son passage, les nuages ont suspendu leur voile et leur fatalité.
Evanescence dorée
Las, les jours rétrécissent leur course et s’évanouissent
Dans un somme réparateur.
Dès les premières aurores givrées
Que de labeur aux frétillantes lueurs.
Sous le rayon d’un soleil ragaillardi,
Se dissipent peu à peu les voiles diaphanes.
Des confins des arbres majestueux et des massifs fougueux,
S’échappent alors, son chant secret si mélodieux.
Emportées dans leur vertigineuse danse aux quatre vents,
Oiseaux aux ailes dorées, les défuntes feuilles
Viennent mêler la mémoire verte de l’arbre nourricier,
Au vivant lové de la graine étincelante.
L’élégance innée se lit, quand il tire sa révérence
Pureté inviolée, l’espace hivernal d’une saison :
Une métamorphose, une explosion, un feu d’artifice
De palettes de couleurs dorées, verdoyantes, argentées,
Pourpres, ardentes, flamboyantes.
Une mystérieuse flamme anime les arbres,
Ces porteurs de vie, érigés vers le ciel.
Qui, peu à peu, sans crainte, sans baisser les paupières,
Se dénudent et affrontent l’embrasement hivernal,
Pour recommencer le ballet des saisons.
Photo prise par Feddal Salima©
Exaction
Abandonné par ses rayons
Leur soleil git dans leur prison.
Aveugles et drapés de furie et de trahison,
Ils répandent foison d’exactions
Au pied de l’enfance et ses éclosions.
Que reste-t-il des dons, des maisons et des chansons,
Que reste-t-il des saisons, des diapasons et des raisons
Aux multiples combinaisons de maillons
Aux aurores des floraisons
Des étoiles en consécration ?
Cela fait un moment que ce poème me tenait à cœur. La vie de Fatima Zahra la fille du Prophète (SWS) me bouleverse encore à ce jour. SLM.
Fatima Zahra
Près de mille quatre cents ans chevauchés sans attelage,
Pourquoi ta larme coule dans mon cœur ?
Des siècles de vents de sable, d’orages,
Des tribus et des dynasties dissoutes par les naufrages,
Englouties dans l’agonie des temps sans mirages,
Et des poussières humaines devenues pâturages,
Flotte auprès de moi ton image sans âge,
Toi la fille du prophète.
Au regard des hommes ton noble père ne t’a pas soustraite,
Enfant, tu as appris à les tenir en respect ;
Tu as purifié son dos de leurs infamies et de leurs souillures,
Tu as pris soin de son honneur et de ses blessures
Comme une mère qui prend soin de son enfant.
On t’a appelée mère de son père.
La vacuité du vacarme de la richesse et son arrogance
Tu as refusé d’épouser,
Préférant t’unir au flot de la dignité
Où l’âme n’est pas altérée.
Ta vie a été modeste et dépouillée,
Que de bouches nourries déployées
Au grain moulu par ta meule de pierre
Qui a tourné, tourné, tourné
Jour après jour, saison après saison,
La patience de ta pierre est devenue le parchemin
Où sont calligraphiées tes sueurs et tes larmes.
Pourquoi ta larme coule dans mon cœur,
Comme celle de Marie au lumineux fils trahi et maltraité ?
De ton noble père tu as hérité
Sa beauté, ses postures et son courage.
Les hommes t’ont humiliée et t’ont refusé
Ce qui te revient en héritage.
Cinq mois après son dernier souffle terrestre,
A vingt-huit ans, ses dernières paroles murmurées à ton oreille,
Sont venues toquer à ta porte ;
Tu as ôté tes habits de deuil
Tu t’es purifiée
Belle et céleste, ton regard a plongé dans l’infini azur.
Tu as souri à la lumière de ta destinée future
Ainsi tu es partie ô toi fille du prophète.
A ta progéniture, rien n’a été épargné
Après le père de tes enfants,
Tes fils ont été assassinés.
Comment survivre à l’embrasement
De ses entrailles arrachées ?
Multiplier les richesses et les puissances des empires
Tel est le message des mains dévoreuses
De souffles de vies.
La loi des hommes est encore dure,
Figure de mauvais augure.
Pourtant le soleil irrigateur et régénérateur
Se tient encore à la bonne distance
Pour ne pas les bruler et les diluer
Dans la furie des braises sans sillage.
Pourquoi ta larme coule dans mon cœur
Ô toi Fatima Zahra.
Ô Jour, lève-toi !
Fais resplendir ta Lumière, les atomes dansent.
Grâce à Lui l'Univers danse, les âmes dansent, éperdues d'extase,
libérées du corps et de l'esprit,
Je te murmurerai à l'oreille où les entraîne leur danse.
Tous les atomes dans l'air et dans le désert dansent,
étourdis et ivres dans un rayon de lumière,
comme fous.
Tous ces atomes ne sont pas si différents de nous,
heureux ou malheureux,
hésitants et déconcertés
Nous sommes tous des Êtres dans le rayon de lumière du Bien-Aimé,
au-delà des mots.
Rûmî
Cela fait un moment que ce poème me tenait à cœur.
La vie de Fatima Zahra la fille du Prophète (SWS) me bouleverse encore à ce jour.
J’accompagne ce poème qui, j’espère vous touchera, avec une musique d'Armand Amar, les atomes un poème de Rûmî. SLM
Photo prise par Feddal Salima©
Floraison
Abandonné par ses rayons
Leur soleil git dans leur prison.
Aveugles et drapés de furie et de trahison,
Ils répondent foison de défloraisons
Au pied de l’enfance et ses éclosions
Que reste-t-il des dons, des maisons et des chansons,
Que reste-t-il des saisons, des diapasons et des raisons
Aux multiples combinaisons de maillons
Aux aurores des floraisons
Des étoiles en consécration ?
Elle a trébuché
Pour apprendre les pas de la vie
Elle a trébuché
Dans les illusions des amours perdus
Elle trébuche encore
Sur le chemin de l’Ultime Au Revoir
Emportant pas à pas,
Le regard
Où l’on peut lire,
Comme dans un livre à ciel ouvert,
Les mots qui ne trébuchent pas.
Je suis l’oiseau de nuit
Je suis l’oiseau de nuit,
De l’espace transparent de mon nid,
Je prends mon envol qui me conduit
De toit en toit
De toi à toi.
Les fantômes et les loups sont de ma partie.
Je veille sur ton sommeil sans faire de bruit ;
Je contemple les paupières de ton âme endormie,
J’entends tes souffles, hymne à la vie ;
Je danse avec l’extase de tes rêves enfouis ;
Je me drape de lucioles et d’étoilés en pluie ;
Je te couvre de lumière ;
Je te sors de l’oubli.
Je suis l’oiseau de nuit,
Avant de retrouver l’espace transparent de mon nid,
De toi à toi,
Au pied de ton lit,
Et sur ton corps ami d’aujourd’hui,
Je dépose la magie de tes rêves d‘enfant
Saveur d’Amour infini !
Photo prise par Feddal Salima©
J’entends…
Bienvenue ma fidèle compagne en ce jour
Et en chacun de nos tête-à-tête.
Tu te nommes Solitude
Et tu prends soin de ne pas bousculer mes habitudes.
Comme une onde douce et salvatrice,
Tu abreuves ma mémoire à fleur de peau
Et tu fais vibrer mon cœur frémissant.
Avec toi j’entends ;
J’entends la légèreté de l’allégresse conviée à la table familiale ;
J’entends les paroles qui se bousculent,
Les voix qui s’élèvent,
Et les rires qui s’envolent ;
J’entends les mains serties de partages et de confidences
Echanger des regards tissés d’Amour ou d’Amertume ;
J’entends le vent s’engouffrer dans nos âmes
Et faire voler les pages calligraphiées
Par nos certitudes et nos blessures
Tels des oiseaux orphelins sans direction ;
J’entends l’écho des berceaux inanimés,
Et des maisons sans enfance ;
J’entends l’écho de la jeunesse disséminée
Et du sang qui s’évapore sur les plaies abandonnées.
Et quand mon regard croise ces horizons lactés
Où se confondent étoiles, océans et montagnes,
J’entends la mélodie des prières psalmodiées
Par les anges et les vieilles âmes.
Pénétrant le cœur des entrailles de la Vie !
Jeux vertueux
D’entrée de jeu de cartes éparpillées dans le cercle de jeux de société
Jeux d’acteur sans jeu de rôle, sans comédie,
Jeux de cinéma sans contrôle, pas drôles pure tragédie.
Jeux de dés, jeux de clés jetés au sort des jeux de hasard.
Jeux d’argent, jeux de compétition, jeux élitistes fuyards dans le brouillard,
Jeux de plaisir à s’affranchir des limites et à s’étourdir,
Jeux d’illusion sans règle, avec l’aigle comme maître de jeu.
Jeux sans vision, sans construction, jeux de confusion, de collision et d’exclusion.
Jeux de dupes, simulacres, jeux de massacre,
Jeux de séduction au petit bonheur la chance
Jeux de pulsion et de malchance.
Jeux de mains, jeux de vilains,
Jeux à cache-cache à l’arrache
Jeux à la tâche, sans attache, puis relâche,
Le jeu en faut-il la chandelle ?
Honneur aux jeux de bon cœur
Dans un jeu d’ombre et de lumière,
Sur la comète de jeux dans l’Art,
Elargissons le cercle des jeux vertueux
Aux énergies vitales et aux souffles généreux et fructueux.
La danse des escargots
Sous quelques gouttes d’eau versées d’en haut,
Toutes antennes déployées, escargots et limaces
Ont surgi dans cette tranche de temps et d’espace.
Sans se faire prier, sans faire de grimace,
Ils se déroulent, s’étirent crescendo
Sortent de leur coquille-refuge, se délassent
Et s’abandonnent aux branches
Dans le plus dingo des tangos.
Devenus loquaces, ils s’élancent
Dans une farandole de dédicaces
Sur la trace humide des bonheurs vivaces.
La demeure sacrée
De ma douleur, j’en ai fait une fidèle compagne.
La décrire c’est lui nuire
La fuir c’est la trahir.
A quoi bon partir
Pour chercher bombance et plaisir
Dans ces contrées où mourir
Devient aussi banal que de se nourrir.
A quoi bon partir
Quand le cri abrégé de l’enfant martyr
N’a plus où se blottir,
Préférant s’évanouir
Dans le silence du sang
A glacer les entrailles d’une montagne.
A quoi bon partir
Partout, l’obscure barbarie des temps modernes
Se réjouit de la mondialisation des machines
A asservir, à avilir et à anéantir.
Peu m’importe la fière chandelle pour le progrès à la subsistance ;
A quoi bon des voyages de plus en rapide à s’offrir ;
A quoi bon des mirages d’un meilleur du meilleur se nourrir ;
A quoi bon de quelques temps allonger son existence ;
Si les jeux en déshérence des innocences
Si l’éclosion, en otage, des sourires de l’enfance
Ne retrouvent plus le chemin de la bienveillance
De leur demeure sacrée en résurgence.
La force du verbe
Le poète, avec comme unique bagage
La force du verbe qui charrie
La mémoire des âges,
Vient toquer à la porte des cœurs volages,
Pour célébrer le cri des silences des visages.
Le poète, avec son unique message,
Ravive la flamme du souvenir
De
La vie et les méandres de ses rouages,
La gestation de la Nature et ses paysages,
Les racines de l’arbre et ses ramages,
L’odeur de l’océan et ses coquillages,
L’illusion et ses mirages,
L’amertume et ses ombrages,
Le préjudice et ses dommages,
Le crime et ses outrages,
La vieillesse et ses naufrages,
L’Amitié et ses gages,
L’Amour et ses partages…
L’Amour qui lave, qui libère et qui soulage.
Photo prise par Feddal Salima©
Là-haut…
Vous nous avez enchainés,
Vous nous avez emprisonnés,
Vous nous avez assassinés,
Vous nous avez libérés,
Nous sommes dans les cieux.
Là-haut,
Nous contemplons votre monde aphone
Plongé dans la nuit et la folie.
Nous glissons dans les bras de nos rêves ensoleillés
Nous retrouvons notre chanson première et son immortalité.
Photo prise par Feddal Salima©
La larme de l’orphelin
Elle est froide
Comme la solitude d’une nuit d’hiver.
Elle est épaisse
Comme l’obscurité
Qui de noir couvre les couleurs
De l’arc en ciel.
Elle est lourde
Comme une montagne dénudée.
Elle est silencieuse
Comme une tombe abandonnée ;
Elle,
La larme de l’orphelin.
La parole en défaite
Des mains voraces et sans aurore,
Des mains sauvages sans héritage
Charrient la folie
Des mains monstrueuses et assassines.
Paroles en défaite
Englouties dans un ciel las et sans fête
Du fond des âges
Grondent des pluies
Qui s’épuisent à laver le mensonge et l’infamie.
Mémoire des maisons déterrées,
Naufrage du dernier arbre déraciné,
Dernier oiseau souillé
N’a pas eu le temps de se cacher pour mourir.
Tout est à terre, poussière en agonie
Dans un jardin avorté
Où hurle un vent abandonné
Engouffré dans les entrailles de la fillette
Bafouée, persécutée par la bombe
Et par la mitraillette.
Ma parole est en défaite,
Cri figé dans la poitrine des bourgeons d’étoiles éteintes
Fracassées à terre.
Les étoiles et la terre
Maudissent les mains génitrices
De mort et de ténèbres.
‘‘Je deviendrai Lumière’’
La main envolée de l’enfant
Me l’a dit à l’oreille.
La potière africaine
Elle surgit de nulle part
Telle un bout de vie sans rituel et sans fard,
Au pied d’un vent échappé
De l’agonie de la blessure orpheline.
A mains nues couleur de terre,
Avec sa sueur et son sang ancestral
Comme unique outil,
Avec le souffle du fruit de ses entrailles sur le dos
Comme unique boussole,
Elle malaxe, piétine et pétrit la terre
Qu’elle nourrit et adoucit
Avec la complicité du soleil et de la lune.
Elle fait pousser sa maison,
Fait cuire ses ustensiles à la braise
A ciel ouvert
Et y fixe la couleur de son sang,
L’intelligence et les rêves de ses mains.
Elle ne connait pas le goût
De la rose et du miel,
Mais son corps couleur d’argile
Est aussi agile que la promesse
D’une source salvatrice qui abreuve
Et qui régénère la terre
De la terre à la terre.
Elle surgit du creux d’un bout de la vie,
Elle est la vie
Elle, la potière africaine.
Photo prise par Feddal Salima©
L’appel
A travers le cri qui déchire
La fibre de mon existence,
Je saisis les images de mon enfance
Bercée par la vive nostalgie du souffle
De mes hauts plateaux.
Ma racine s’abreuve de ces paysages
Aux couleurs sauvages et
Aux parfums d’Orient.
Quand l’âme est délivrée de ses angoisses,
Le cœur retrouve l’instant d’un rêve
La joie du souvenir des frémissements
Des gandouras qu’honore l’enchevêtrement de l’or et de l’argent.
La mémoire aiguisée par l’absence, distille
La limpidité des soirées estivales
Aux odeurs d’encens et de cannelle ;
Les mains serties d’espérances se tendent
Dans une vertigineuse danse ;
Transportés par la lancinante note,
Les corps s’élancent dans les airs
Déchirés par les youyous qui
Signent les bonheurs des âges ancestraux.
Photo prise par Feddal Salima©
Le nomade
Emportant le parfum des contrées
Enfouies dans les horizons dilués,
La caravane vogue au gré des humeurs,
Et au seuil de la cité en effervescence,
Plante ses repères.
Les jours s’animent,
Les cœurs s’abreuvent,
Et les esprits chassent les incertitudes.
Imprégnée de la sève printanière,
La caravane se redresse et à partir
Du seuil de la cité qui baille,
Glisse dans les espaces aux multiples voyages,
Emportant la complainte du nomade
Aux jours jalonnés par la mémoire des cieux.
Le Tergui
Il surgit des profondeurs du désert où
Les vibrations des mirages se confondent
Au ralenti des vents sablonneux,
Pour que l’endurance du dromadaire
Le porte au seuil des étendues aux horizons lointains.
Et avec la patience du pas qui rythme
Le chant des ballets des sables millénaires
Il sème la noblesse des traces éphémères
Que seul le maître du désert sait
Saisir à la croisée des destinées.
Le trou bleu
Quand, au travers les sommets des arbres mélodieux,
Apparaît l’intense clarté d’un trou bleu,
Et que sa vue redouble de trouble,
Quand il ne distingue plus
Le chauve qui sourit de l’Eve qui rougit,
Quand par un jour pluvieux,
D’un pas las et nonchalant
Au près de ses jambes vaincues,
Vient reposer un chat lent,
Le plongeant ainsi, dans un sommeil
Aux rêves avec musique et soleil,
Il revoit ce chien sans flair
Qui erre d’aire en aire :
Il mord sans remord
Dans la chair ferme et bohème
Disait-on de lui.
Ragaillardi à l’envie de fables malléables,
Il revoit son univers vaste et pas friable…
Et maintenant, maintenant, sa main tenant son univers
Qui se réduit à un unique verre où il noie son ultime calvaire !
Par un jour pluvieux,
Mains et visage, vieux paysage silencieux comme un adieu,
Retentit l’ancien bruit, celui de son premier cri.
Sort ou ironie, il couvre tonnerre et pluie.
Serait-ce le prix à payer pour une nouvelle patrie,
Celle des albatros, des faucons et des perdrix
Que nulle lumière d’un quelconque trou bleu ne trouble ?
L’écho retrouvé
Sortant de ta chrysalide
Enveloppée de lumière printanière,
Ton regard frétillant
S’est défroissé au fil de l’éclosion
Des fleurs dans les clairières.
Tu as pris ma main ;
Tu as emboité mon pas ;
Hésitante au début,
Et puis, peu à peu,
La hardiesse s’est invitée
Dans tes yeux d’enfant.
Cheveux au vent de l’insouciance,
Tu as butiné, çà et là,
Dans la roseraie de l’adolescence.
Chaque jour, les yeux fascinés
Par le hasard de tes cueillettes,
Tu les as déposées fièrement
Sur mes genoux attendris et comblés.
J’ai accompagné tes peurs
Des ombres évanescentes
Des mystères qui se dérobent.
J’ai veillé sur ton sommeil
Et apaisé quelques cauchemars agités.
Profusion de présence et de tendresse
A raffermi tes pas et nourri ton regard.
Et puis un jour,
Mes genoux aux sens dressés
Sont alertés par
L’absence de tes cueillettes.
Les jours passant,
Le silence épaissi
Par l’évanouissement du son de ta voix,
A jeté ma détresse
Dans un abîme sans fond.
Ivre de douleur,
De toutes les forces de mon âme
J’ai crié ton nom.
Les larmes d’un cœur brisé
Ont trempé le chevet de ton lit vide.
Aucun remède n’a pu alléger
Le pas dévasté et lourd
Qui traîne des entrailles embrasées.
J’ai attendu, j’ai attendu,
La résurgence de ta voix,
Dans les rires des filles de ton âge
Que je croise ;
Dans les pages des livres
Que tes yeux ont parcourues ;
Dans le vent nocturne qui vient
Bousculer ma fenêtre.
Pour un signe,
Pour un message de toi,
Ô toi âme de mon âme,
La mort dans l’âme,
Je n’ai plus de vague à l’âme
Pour craindre le froid
De ma propre évanescence.
Et puis un jour,
Ressuscitée,
Mon cœur s’est envolé à la rencontre
De l’écho de ta voix retrouvé.
L’enfant
Sacré est un enfant
Quintessence de patrimoine est son enfance.
Enfant profané par les jeux d’adultes souillés
Cité déchiquetée par les promesses avortées.
Protégeons ces perles d’innocences
Qui emplissent le vide de nos vies.
Ecoutons leurs paroles trébuchantes
Avec leurs petites mains qui s’agitent.
Adultes porteurs de maternités
Restituez les trésors des rêves en errance
Et des sourires immaculés sur le visage en luminescence
De l’enfance.
Douceur d'entre- saisons !
Viens porter la mélancolie de nos regards
Loin, loin ...
Au-delà des pas des feuilles folles et éperdues ;
Au-delà des cicatrices des arbres dénudés ;
Au-delà de la moisson des espérances sans raisons ;
Au-delà des jeux complices des oiseaux ;
Emportant sur leurs ailes éphémères,
Le murmure des branches et des feuilles en fête
Gorgées de sève et de racines
Qui ignorent la fatalité de l’exil,
Pour aller cacher leurs derniers soupirs
Loin, loin…
En les déposant en offrandes
Au pied du souffle de la promesse
De l’arbre nourricier.
Photo prise par Feddal Salima©
Les âmes en apesanteur
A toute heure,
Nos jambes, nos bras et nos neurones
S’agitent et s’entrechoquent
Dans d’assourdissants vacarmes.
Sans pudeur,
Nous exhibons nos frayeurs
Et la fureur des horreurs.
Rageurs,
Nous crions la puanteur de la rumeur
De tous ces prêcheurs-prédicateurs,
Trompeurs et pécheurs ;
Nous repoussons les racoleurs-manipulateurs
Et propagateurs de faux porte-bonheurs ;
Et nous brandissons la noirceur des oppresseurs
Prédateurs, profanateurs et violeurs d’âmes.
Ô Toi qui connais l’heure,
Avant et Après l’heure ;
Ô Toi qui œuvres inlassablement
Depuis le temps des premières lueurs ;
Toi, le Précurseur, l’Amorceur, le Codeur
Des premiers secrets de l’Univers ;
Toi l’Initiateur des différenciations
Des premières cellules sœurs
Pour enfanter des myriades de peuples majeurs ;
Peu importe les colifichets des honneurs,
Préférant me délester des biens terrestres
Pour mieux emplir mon être
De la fraîcheur des pas de Ton silence purificateur ;
Auprès de Toi,
La solitude qui glace les épaules, les nuits d’hiver,
Ne fait plus trembler mes peurs ;
Ô Toi Vecteur des âmes en apesanteur,
Pardonne-moi des pas égarés,
Des jours sans saveurs,
Et des pleurs jusqu’à la torpeur ;
Montre-moi le chemin salvateur
Révélateur de la Lumière de Ta Demeure.
L’infatigable voyageur
L’infatigable voyageur
Pose son bagage,
Quand au fond de son cœur,
Il entend les lueurs du Bonheur
Qui lui murmurent en chœur :
C’est ici ton meilleur ailleurs !
Il a fallu
Tous ces chemins,
Toutes ces erreurs,
Toutes ces sueurs,
Tous ces ailleurs,
Pour trouver enfin refuge,
Chez l’hôte, le meilleur,
Qui n’est autre que la lumière
De son cœur.
Mémoire
Racontez-moi la mémoire des chants
Des univers enfouis.
Racontez-moi la mémoire des cris
Des premières semences charriées par les âges.
Racontez-moi les ballets millénaires
Des vents, des dunes et des écumes des océans.
Peut-être, seulement, le moment venu,
Y puiserais-je apaisement et sérénité
Pour rejoindre cette autre mémoire immortelle.
Photo prise par Feddal Salima©
Merci !
Je suis émerveillée
Par ceux qui éveillent les mots et qui ont leurs secrets ;
Par ceux qui ressuscitent la palette
Des sons et des mélodies ;
Par ceux dont les doigts font épanouir
Des jardins de formes et de couleurs ;
Par ceux qui déploient leur regard au-delà du fleuve
De leurs paroles et de leur corps,
Dans un jeu de rôle digne,
Des codes du septième art.
Je leur dis MERCI !
D’où vient ce sentiment de gratitude ?
Qui dans l’obscurité de mon ignorance
Veuille sur la quiétude de notre sommeil ?
Qui, en silence, travaille inlassablement
Pour que le lendemain, quoiqu’il arrive,
Le Soleil, dans toute sa majesté et sa splendeur,
Se lève au même endroit ?
Par quel miracle les étoiles sont dans nos regards ?
Par quel miracle la pluie irrigue
Le sang dans nos veines ?
Par quel miracle, de la poussière d’étoiles,
Jaillit profusion de créatures,
Qui nagent, rampent, marchent, courent et volent ?
Par quel miracle tout porte la promesse,
De l’intelligence de la semence qui le régénère ?
Par quel miracle, à chaque instant,
Une goutte d’eau fait fleurir tout un désert ?
Comment te dire Merci à Toi !
Toi, qui a le secret de ma première inspiration
Et l’accueil de ma dernière expiration !
Mon chemin
J’ai toujours souhaité le meilleur
Aux cœurs pères, mères, frères ou sœurs,
Refusant de construire des ersatz de bonheur
Sur les complaintes des souffrances des demeures.
Très tôt, à treize ans, j’ai appris ma première leçon :
J’ai attendu un ciel devenu sans couleur
Qu’il me restitue mon père parti sans retour,
Laissant le foyer de ma mère et de mes frères sans chaleur.
J’ai pris mon cartable ; j’y ai mis mes rêves mes élans, mes mots,
Une photo, un livre, un cahier aux pages blanches et un stylo.
Des sourires, des paroles tendres et des mains tendues m’ont accompagnée ;
Gratitude et reconnaissance au ciel qui ne m’a jamais abandonnée.
Assez tôt, j’ai tourné le dos au faste et à l’apparat
Qui déguisent regards, corps et visages,
Et font scintiller le jeu de la séduction et ses mirages,
M’émancipant ainsi, des frustrations non digérées.
Assez tôt, j’ai appris à aimer les âmes asexuées
D’Amour coloré et éclairé que seul l’Amour filial peut donner.
De voyage en voyage jusqu’à l’exil,
Que de gants, de blouses et de nuits blanches,
Jusqu’à oublier le bleu du ciel et l’asphyxie des canicules,
A courir après l’illusion du secret et ses émules
Des globules, des cellules et des molécules.
Que de fois, j’ai été usurpée du fruit de mon labeur !
Qu’à cela ne tienne, à toute heure, des ailleurs sont plusieurs,
Tel Sisyphe, les manches je retrousse et je recommence.
Des sans foi ni loi en blouse blanche
Grappillent, pillent, dévastent et désossent les revanches.
De fermeture en fermeture, les portes méchantes sont devenues stériles.
Qu’à cela ne tienne, affronter le jeûne et ses privations, j’ai appris,
Il me reste mes mots, mon stylo et ma poésie.
Sur mes épaules, aucune larme ne pèserait plus lourd
Si l’écho des entrailles de mon nid ne me revenait plus,
Quelque part coincé aux carrefours
Des parcours abusés qui ne laisseraient aucun recours.
Plus que celle des racines, brûlante est la leçon de ses entrailles,
Qui laissent les cœurs gisant sur le chemin sans rails.
Quand tout est rupture, souillure, béance et silence,
Toi qui entends les appels des âmes en déshérence,
J’aspire à Ton unique bienveillance pour guider mes pas
Sur le chemin de Ta lumière et de Ta science.
Parole de luciole !
Trêve de bigoterie !
Quand l’heure de vérité sonnera,
Seules les personnes au cœur grand comme le Soleil,
Trouveront le chemin de la lumière.
Parole de luciole !
Allègrement, ils se sont appliqués à pousser les leurs dans l’abîme,
Toute honte bue, ils reviennent chanter des lendemains meilleurs.
Une hirondelle recyclée n’a jamais fait le printemps.
Parole de luciole !
Perdue dans le désert,
A la recherche d’un être cher,
Mes pas m’ont portée dans le désert.
Trop absorbée par ma quête,
J’ai oublié d’être inquiète
J’ai oublié de m’encombrer
Des bagages de la coquette.
Quand, enfin, j’ai levé la tête,
Plus de compagnons dans l’immensité de cet espace
Qui absorbe, qui phagocyte et qui dilue.
J’ai marché dans cet endroit sans chemin,
Sous un ciel sans adresse,
Et sans vent pour sécher les caprices
De la moindre larme.
En me contentant de sentir la magie
Du sable glisser sous mes pieds nus
Et me disant : ici, au moins,
Je n’ai pas froid.
Mais mes pieds vulnérables
Ont pris conscience
Que de ce sable agréable et accueillant
Des scorpions peuvent surgir en silence.
Au loin, je vois passer une connaissance.
Ce n’est pas un mirage, c’est un miracle.
J’ai crié son nom comme une résurgence.
Allégrement, la connaissance vient à ma rencontre.
Elle me raconte des fadaises sans importance
Et s’en est allée,
Trop pressée par son existence.
Sans signe de détresse ni de tristesse
Sans complainte, ni la moindre plainte
Je ne lui ai pas dit
Que j’attends une délivrance
Et que je suis perdue dans ce désert
Serait-ce le désert de mon existence !
Pictural
Je ne suis pas peintre,
Pourtant, sommeille en moi profusion
De bourgeons de toiles
Qui attendent de hisser les voiles
Des palettes d’arcs-en-ciel
Pour prendre envol sur envol
Tels des albatros grisés aux vents marins.
Tout en filigrane, s’entrelacent
Le vert pomme, le vert olive, le vert amande,
Le vert pistache et le vert anis ;
Invité d’honneur, un murmure de rouge coquelicot,
Dans un champ de blé au crépuscule évanescent.
Tout en transparence, enluminent
Le blanc laiteux, le blanc nacré, le blanc ivoire,
Le blanc neige et le blanc lunaire.
Les pastels d’argiles, d’aurores
Et de soleil en fin de course,
Viennent mourir sur les dégradés
De bleu turquoise, de bleu saphir, de bleu outremer
De bleu nuit et de bleu azur.
Ma première toile s’amorce sur une succession
De portes végétales
De plus en plus lumineuses et translucides
Avec une ouverture sur un océan d’eaux et d’horizons
Ma seconde toile fait appel à des enfants sans âge ni sexe
Qui grimpent avec adresse et allégresse,
Sur une échelle sans mesure
Pour aller décrocher des étoiles dans le lointain azur.
Ma troisième toile convoque une gigantesque ronde
D’humains aux bras ouverts, où chacun applaudit
De chaque côté la main d’un autre humain.
Ma toile révérence invite une semeuse de bonheurs,
Drapée de frisures de dentelles,
La chevelure flamboyante,
Qui ouvre avec ses mains diaphanes,
Un manuscrit sorti du fond des âges
Sans brisures, ni zébrures,
Et au son de la harpe enchanteresse,
Elle fait éclore puis disperse à tout vent
Des oiseaux- fleurs !
Dommage, je ne suis pas peintre.
Photo prise par Feddal Salima©
Pour toi
Je vogue de mur en mur
De toi à moi, de moi à toi
Je pénètre tes univers
Et de porte en porte, j’arrive à toi.
Avec les bourgeons de roses,
Avec le murmure des vents à l’oreille des branches,
Avec l’eau qui s’échappe des plumes des ailés,
Je panse tes plaies et tes joies fanées.
Au sommet de ton olivier et de ton figuier,
J’entends l’odeur du pain chaud
Des jours heureux qui ne connaissent pas les adieux.
Dors, je veille sur ton sommeil,
Je console tes souvenirs éparpillés,
Je rassemble tes rêves dispersés,
Je dissipe ton chagrin et ta douleur,
Je t’apporte la rosée, la rose et sa couleur.
Et aux aurores des printemps ressuscités,
Sur le chant de l’oiseau émerveillé
Je dépose tes prières au Maître
De la danse des astres fusionnés.
Profitant de quelques rayons de soleil hivernal, je souhaitais prendre en photo un meuble ancien, quelle fut ma surprise de découvrir, comme un cadeau inattendu, ce sublime reflet de la fenêtre verdoyante, en ce jour de 26 décembre 2016, sur le miroir du meuble !
Je vous présente donc cette merveilleuse ouverture lumineuse et verdoyante et son reflet sur le meuble ainsi que le poème que cela m’inspire ce jour. SLM
Reflet de Lumière
Par quelle magie, ces faisceaux de lumière bénie
Ressuscitent les formes et réveillent les couleurs de leur asthénie,
Pour féconder les êtres sans mélodie et leur sombre nid ?
La lumière s’invite, s’infiltre et se diffuse ;
Elle se répand et ravive toutes les muses
Echappées, enfouies, ankylosées, et recluses.
Quand les jours rétrécissent, s’enlaidissent, s’assombrissent
Et nous plongent dans les abysses des rapaces et des maléfices,
Descends faisceau de lumière bénie,
Libère nos ailes assiégées et piégées,
Et accompagne nos envols dans une vaste farandole
Où la mosaïque de nos prières devient musique bénie.
SDF
Sans Domicile Fixe
Seul, sans adresse, sans chaleur de toit protecteur
son soleil lui a tourné le dos.
Déserté par ses racines amnésiques, abandonné par le fruit
de ses entrailles anesthésiées,
Fébrile, voûté sous le poids du froid de son orpheline déchirure,
sa pudeur fuit les regards désolés ou moqueurs
mais les meurtrissures de son cœur
abritent encore le souvenir du langage des fleurs.
Photo prise par Feddal Salima©
Suis-je une âme ?
Au rythme des saisons
Tu caresses mes feuilles et tu enlaces mon tronc.
J’abrite tes siestes et tes amours
Pour te soigner et te nourrir, je viens à ton secours.
A tes oreilles, je murmure des chansons
Je suis ton piano, ton violon, ta flûte et ton accordéon
Je suis ta bibliothèque, tes livres, et tes carnets
Je suis ta table, ton armoire et ton voilier
Je te réchauffe et je te rafraîchis :
L’hiver je me dénude
Pour laisser passer les rayons de soleil en prélude ;
L’été je te fais de l’ombre sans sollicitude.
Je peux être centenaire ou millénaire
Mes racines connaissent tes ancêtres et tes habitudes
Cèdre, saule, chêne, pommier,
Séquoia, platane, peuplier ou olivier,
Je ne marche pas, je ne cours pas mais,
Ma cime prend son auguste hauteur
Vers les étoiles, la lune et le soleil
Et je vibre de toutes mes branches
De gratitude et de plénitude.
Suis-je une âme ?
A chaque fois que je partage avec bonheur avec vous, quelque chose sur la grande Perse / l’Iran, je ne peux m’empêcher de penser à une amie, une sœur de cœur Taraneh que j’ai rencontrée pour la première fois dans un contexte professionnel (contrôle qualité des études cliniques, audit…).
Taraneh et sa famille éparpillée aux coins du monde ne pleure pas la déflagration de l’exil forcé ;
Taraneh n’est que douceur et sourire, délicatesse et raffinement ;
Taraneh a emporté sur son visage, ses gestes et ses paroles, la grandeur d’une civilisation antique ;
Taraneh a continué longtemps à m’adresser des messages d’encouragements et d’affection profonde…
J’ai perdu ta trace ma Taraneh, es-tu dans ton pays ou volatilisée dans un autre exil plus lointain
J’irai dans ton pays Taraneh, et je visiterai tout ce qui me rappellera le soleil de ton sourire dans mon propre exil nuageux et austère. Arrivée à Chiraz, je me recueillerai sur la tombe de Hafiz qui a su chanter les mystères des cœurs.
A toi Taraneh, à toutes les Taraneh, qu’il pousse des ailes à vos sourires vainqueurs.
Une Fragrance
Pour certains,
Elle est dure et froide comme le désespoir ;
Elle est lourde et amère comme l’abandon ;
Elle livre les cœurs à l’écorchoir ;
Elle accable les attentes sur leur noble perchoir ;
Elle est la vague qui emporte la quiétude des habitudes ;
Elle est le silence qui noie la certitude de la solitude.
Elle n’est ni communiste ni anarchiste ;
Elle n’est ni égoïste ni catastrophiste ;
Elle n’est ni nombriliste ni altruiste.
Elle est l’ébéniste qui, peu à peu, sculpte les destins
Emportés par les festins des vents
Où seule vibre la fragrance de la VERITE en émergence !
Une onde chargée de ciel et d'éternité
Les fleurs, les arbres et leurs feuillages
Frétillent et scintillent
Sous la pluie et ses breuvages.
Les tiges se redressent et retrouvent honneur,
Les massifs enflent et se drapent de couleurs
Sous l'onde chargée de ciel et d'éternité .
Sans attendre, tout luit et verdit,
Se régénère et grandit,
Sous la bénédiction de l'azur qui s'évapore.
Ivre de bonheur,
Arrive l'abeille à ailes déployées,
Elle frétille et scintille :
Je vais là, je préfère ici, c'est mieux là-bas...
Emporté dans ton vertigineux voyage,
Petite abeille,
Mon cœur s'enivre,
Mon cœur frétille,
Mon cœur scintille !
Le sourire des enfants d’Alep
Ce poème est inspiré par la rencontre réelle d’une famille Syrienne échappée au chaos d’Alep et qui a interpellé mon âme à jamais. A ces parents et à leurs deux enfants survivants.
J’ai croisé le destin d’une famille d’Alep
Semée par les faucheurs de vies.
La parole a perdu son sens
Devant ces mains vides et épuisées
Et ces regards, par l’impitoyable de la détresse, emprisonnés.
Comment soulager leurs frissons et
Les tatouages de l’écho de l’abandon ?
La parole se vide de son sens
Je les serre dans mes bras.
Des mots s’échappent de mes entrailles :
Je veux vous guider dans mon pays natal,
Là-bas c’est immense
Là-bas il y a toujours du Soleil
Là-bas mes ancêtres vous protègeront…
Mes mots n’ont plus de sens.
C’est alors que, délivrée par les larmes enfouies,
Je serre ces deux enfants dans mes bras.
D’au-delà la détresse charriée dans leurs regards
Je puise encore ce jour
Force et consolation
Dans la survie de l’espérance de leur sourire.
La pauvreté
Je ne peux aimer la pauvreté :
Elle vole la magie de l’enfance ;
Elle prend en otage les rêves ;
Elle dénude la pudeur ;
Elle obscurcit les horizons ;
Elle entraine dans son naufrage
Les entrailles des espoirs égarés.
Je ne peux aimer la pauvreté ;
Certes, les âmes qui y poussent
Mûrissent trop vite,
Mais, les esprits en errance,
Foudroyés par le destin,
Ne peuvent s’élever
Au-delà des corps en détresse.
Je ne peux m’y accommoder ;
Je porterai l’emblème des rêves inscrits
Sur les dessins des enfants.
Je donne la main à leur maison, à leur arbre, à leur Soleil…
Nous irons ensemble,
Cueillir les nouvelles aurores ;
Et nous respirerons la sève
Qui saura dissiper
La fatalité de la malchance.
Le voyageur
L’infatigable voyageur
Pose son bagage,
Quand au fond de son cœur,
Il entend les lueurs du Bonheur
Qui lui murmurent en chœur :
C’est ici ton meilleur ailleurs !
Il a fallu
Tous ces chemins,
Toutes ces erreurs,
Toutes ces sueurs,
Tous ces ailleurs,
Pour trouver enfin refuge,
Chez l’hôte, le meilleur,
Qui n’est autre que la lumière
De son cœur.
Photo prise par Feddal Salima©
La force du verbe
Le poète, avec comme unique bagage
La force du verbe qui charrie
La mémoire des âges,
Vient toquer à la porte des cœurs volages,
Pour célébrer le cri des silences des visages.
Le poète, avec son unique message,
Ravive la flamme du souvenir
De
La vie et les méandres de ses rouages,
La gestation de la Nature et ses paysages,
Les racines de l’arbre et ses ramages,
L’odeur de l’océan et ses coquillages,
L’illusion et ses mirages,
L’amertume et ses ombrages,
Le préjudice et ses dommages,
Le crime et ses outrages,
La vieillesse et ses naufrages,
L’Amitié et ses gages,
L’Amour et ses partages…
L’Amour qui lave, qui libère et qui soulage.
L’enfant,
Sacré est un enfant
Quintessence de patrimoine est son enfance.
Enfant profané par les jeux d’adultes souillés
Cité déchiquetée par les promesses avortées.
Protégeons ces perles d’innocences
Qui emplissent le vide de nos vies.
Ecoutons leurs paroles trébuchantes
Avec leurs petites mains qui s’agitent.
Adultes porteurs de maternités
Restituez les trésors des rêves en errance
Et des sourires immaculés sur le visage en luminescence
De l’enfance.
Les âmes en apesanteur
A toute heure,
Nos jambes, nos bras et nos neurones
S’agitent et s’entrechoquent
Dans d’assourdissants vacarmes.
Sans pudeur,
Nous exhibons nos frayeurs
Et la fureur des horreurs.
Rageurs,
Nous crions la puanteur de la rumeur
De tous ces prêcheurs-prédicateurs,
Trompeurs et pécheurs ;
Nous repoussons les racoleurs-manipulateurs
Et propagateurs de faux porte-bonheurs ;
Et nous brandissons la noirceur des oppresseurs
Prédateurs, profanateurs et violeurs d’âmes.
Ô Toi qui connais l’heure,
Avant et Après l’heure ;
Ô Toi qui œuvres inlassablement
Depuis le temps des premières lueurs ;
Toi, le Précurseur, l’Amorceur, le Codeur
Des premiers secrets de l’Univers ;
Toi l’Initiateur des différenciations
Des premières cellules sœurs
Pour enfanter des myriades de peuples majeurs ;
Peu importe les colifichets des honneurs,
Préférant me délester des biens terrestres
Pour mieux emplir mon être
De la fraîcheur des pas de Ton silence purificateur ;
Auprès de Toi,
La solitude qui glace les épaules, les nuits d’hiver,
Ne fait plus trembler mes peurs ;
Ô Toi Vecteur des âmes en apesanteur,
Pardonne-moi des pas égarés,
Des jours sans saveurs,
Et des pleurs jusqu’à la torpeur ;
Montre-moi le chemin salvateur
Révélateur de la Lumière de Ta Demeure.
Une danse ineffable
Aurais-je encore la force
De repousser, jour après jour,
Peurs incrustées et vieilles litanies ?
Je veux guérir de l’égocentrisme et de ses restes
Et des « moi je, moi je » indigestes ;
Ignorance, arrogance sans éloquence.
Je suis citoyenne et témoin de ce monde,
Et sans patrie.
Pourtant mes yeux et mon cœur sont emplis
De tant de fleurs, d’envols d’oiseaux et de mélodies.
Pardonnez-moi, si par moment,
Je suis parmi vous sans l’être.
Quand l’homme me renvoie une parole étroite et sans boussole,
Je sens alors, résonner en moi le message des lucioles,
Je sens résonner en moi la mer et ses vagues en farandole,
Et dans l’immensité de son éternité,
Je sens résonner en moi l’intensité du bleu du ciel et de ses auréoles.
Pardonnez-moi, par moment, mon absence.
Au-delà des nuages et des espaces sans horizons et sans voiles,
De toute entrave, libéré,
Mon esprit décolle et s’envole pour rejoindre les étoiles,
Qui m’invitent à notre danse initiale
Où sont ressuscités le rêve et sa lumière nuptiale.
Eve
Prisonnier dans les labyrinthes des caprices
Et des vaines passions.
Prisonnier de son espace-temps
Aux frêles horizons.
Prisonnier de son ADN fusionnel,
Non mutant et non rebelle.
Prisonnier des codes antiques monochromatiques
Sans racines et sans héroïnes.
Prisonnier de la larme suspendue
Au livre de la tragédie humaine
Du non-dit et de la plasmodie trahie.
Prisonnier des chants des sirènes
Aux aurores abimées.
Et pourtant, quand, peu à peu,
L’injonction au Bonheur fredonné
S’apaise et s’assoupit,
Dans une formidable échappée
Au fond de son âme libérée,
Se lance alors l’odyssée
De l’Eve aux rêves
Aux multiples voyages.
Photos prises par Feddal Salima©
A la rose de mon jardin
A l’abri des regrets et des corbeaux,
J’ai amassé l’ardeur des argiles vertes,
Et la tendresse des terreaux,
Pour cultiver mon jardin.
Méticuleusement, mes mains ont dispersé
Les semences des lendemains.
Les vents ont fait courir les nuages,
Des pluies bénies ont arrosé mes pages.
Miraculeusement, le soleil radieux
La lune et les étoiles ont veillé au grain.
J’y ai rajouté les racines des mots anciens,
Et la mélodie de la patience de mon destin.
Les jours et les nuits s’en souviennent,
J’ai veillé sur mon jardin.
Ça et là, j’ai arraché amertume,
Peine et mauvaises herbes.
Patiemment, j’ai arrosé avec l’onde fraiche
De mon élan, de ma fougue et de ma première poésie.
Une rose sans épines,
Plus belle que le lys et l’orchidée,
Rose comme la matinale rosée,
A surgi au creux d’un avril mai en fête.
Chaque matin, je viens me régénérer dans l’odeur
Unique des battements de ses pétales
Jour après jour déployés en ailes.
Tout autour, j’ai écarté la cruauté des chants des sirènes
Et l’obscurité des mauvais feuillages,
Laissant l’unique lumière solaire avoir le privilège
De nourrir ses ramages.
Un matin, impatiente d’aller admirer ma belle rose,
Qu’elle ne fut pas la douleur de mon âme
De vivre la détresse de mon jardin souillé, piétiné, saccagé,
Et de ma rose volée.
Les vents font courir mes prières et les nuages,
Des pluies de larmes couvrent mes pages.
Photo fétiche Feddal Salima©
Mon ultime voyage
Quand les oiseaux sont bannis,
Quand les sourires sont ensevelis,
Quand les enfances ont trop vieilli,
De vos objets, de vos souvenirs,
De mes échecs et de mes blessures,
J’en serai dépouillée.
Je m’en irai à ma rencontre
Afin de me réparer.
Plus de temps à perdre dans l’être et le paraître,
Je m’en irai changer d’air
Allégée et avec allégresse.
J’irai au bout de mon ultime voyage.
J’irai à ma rencontre dans Sa rencontre.
Le secret de ma nostalgie
Sans hypocrisie,
Ma muse me livre le secret de ma nostalgie.
Sur le chemin du retour,
Combien de fois je me retrouve
Emboitant le vol des cigognes.
Je reconnais le nid maternel, l’arbre et le soleil
Mais tout autour, rien ne me ressemble plus.
Par les fruits des gazouillis,
Par l’effervescence des bruits des nuits,
Par la pluie des paroles nombreuses et assourdissantes,
Sans résistance,
Je me laisse emporter jusqu’au vertige
Dans le tourbillon des souvenirs et de leurs vestiges.
Après chaque retour,
Juste à l’instant de l’ultime chute,
Une âme, souvent inconnue,
Me sourit
Me tend la main,
Sa lumière me transperce le cœur,
Me régénère.
Elle me susurre à l’oreille : reviens, reviens…
Ainsi j’emporte mon Algérie
Dans l’exil de ma poésie.